Baronnies
L'autre pays de la lavande
Après le col d'Aulan sur la droite, se trouve Mévouillon, village aux hameaux dispersés, coincé entre les montagnes de Buc et de Croc. La Commune se compose d'un chef-lieu : Gresse, où se trouvent la Mairie, l'Église et l'école, puis des hameaux du Col, de la Farette et de Pelleret. Dispersés aux trois extrémités de la commune, ils témoignent de l'éclatement d'un bourg aujourd'hui disparu. Victime de sa puissance, la forteresse et l'ancien village des Mévouillon furent rasés en 1684 par arrêté de Richelieu. De nos jours, ce petit village est réputée pour sa lavande bleue, et ses sites de parapente.
Un peu d'histoire
Un lieu haut en histoire : Étonnante histoire que celle des Mévouillon qui, en quatre siècles, créèrent un empire par la puissance militaire, le perdirent par manque de trésorerie, et disparurent dans l'oubli au point que seul un minuscule village commémore maintenant leur nom. A l'origine de ce nom, une tribu voconce, les Médulles, des téméraires qui n'hésitent pas à participer (Ve siècle avant JC) à l'expédition du chef gaulois Bellovèze en Italie et à y faire vraisemblablement souche en fondant une ville, Mediolanum, plus connue de nos jours sous le nom de Milan. La célèbre Baronnie de Mévouillon rayonna deux siècles durant sur le sud de la Drôme.
Une statue de Jupiter a été trouvée dans les ruines d'une maison à Mévouillon en 1859, et en 1885 il a été trouvé dans un champ près du Fort, une statue de Sylvain (Dieu des forêts), portant une inscription du IIIème ou IVème siècle, de même que des tombeaux et ossements de cette époque.
En l'an 50 av JC, la GAULE est conquise par les ROMAINS. Pour maintenir leur domination ceux-ci établirent un très grand nombre de camps fortifiés et la ville des Médulles, en raison de sa position stratégique entre la Durance et le Rhône devint aussitôt une Place forte. Elle prit alors le nom Romain de Castrum Medullum (Camp des Médules). Le camp devait se situer sur l'emplacement où sera plus tard le Fort des Mévouillon du Moyen-Age (au pied du rocher et sur le versant Sud de la Montagne du Fort).
Mévouillon ne conserve plus aucune trace de son occupation Romaine il y a vingt siècles. Cependant il est relaté que l'on a trouvé sur le Fort des pièces de monnaie romaines et découvert des tombeaux contenant des ustensiles funéraires, des squelettes ayant des anneaux gravés à caractères Romains.
Puis les Médulles furent évangélisés entre le premier siècle et l'an 400 de notre ère. Saint Demetre vint y enseigner la religion catholique vers la fin du Ier siècle de l'ère chrétienne, puis achevée 400 ans plus tard par un autre missionnaire, Saint Arey (qui est le patron de Pelleret). La tradition nous le montre parcourant son diocèse et, à travers les montagnes, ses multiples paroisses reliées entre elles par des sentiers étroits et escarpés. Il fut, comme Saint Demetre un modèle de charité et de piété. Il existait au Moyen-Age, à Mévouillon, un prieuré qui porta son nom.
Plus tard naquit la dynastie des Mévouillon dont Raymond qui assista en 1178 à l'assemblée, où l'empereur Fréderic fut couronné roi d'Arles et de Provence, est le plus ancien baron dont on ait conservé le souvenir. Ses successeurs sont inconnus jusqu'à Reymond qui vivait du temps du Dauphin Guigues VI. Reymond II ayant remis ces états à son fils, nommé aussi Reymond en 1270, se retira dans un couvent de dominicains. Il devint évêque de Gap, successivement archevêque d'Embrun, et mourut au Buis en 1294. Reymond III favorisa les habitants et le chapitre de DIE contre l'évêque de VALENCE, avec qui ils étaient en guerre. Il se mit même à la tête de leurs troupes en 1291 ; mais l'année suivante, ayant été obligé de mettre bas les armes, parce que le Dauphin se déclara pour l'évêque, il céda la principauté à son petit-fils Reymond, et se fit religieux.
Reymond IV, dit le Jeune, qui craignait le ressentiment du Dauphin se mit sous sa protection et se déclara son vassal. Quelques années après, fatigué des vexations qu'il éprouvait continuellement de la part du gouverneur du Comtat-Venaissin, il céda sa baronnie au Dauphin Humbert II, en 1317 sous la seule réserve de l'usufruit pendant son vivant.
Un neveu de Reymond, Agout de Baux, de la maison des princes d'Orange, fut particulièrement irrité de cette donation qui le privait de la plus belle portion de l'héritage de son oncle. Il suborna un cuisinier, qui se chargea d'empoisonner le baron. Surpris dans l'exécution de son crime, il fut arrêté, poursuivi et condamné à mort en 1323. Après l'avoir traîné nu sur une claie, attaché par les pieds à la queue d'un cheval, depuis la porte du château de Mévouillon jusqu'aux jardins de Villefranche, en le tenaillant sur tout le corps, avec des instruments tranchant on le pendit aux fourches publiques.
Le Fort
Il était bâti sur une colline isolée et environnée d'un roc taillé à pic de 300 pieds de haut (voir photo ci dessus). Il dominait la plaine qui forme le territoire de Mévouillon. L'origine de la forteresse se perd dans la nuit des temps et devint, au démembrement du royaume de BOURGOGNE, le Chef-lieu d'un petit état indépendant, qui sous le titre de Baronnie, comprenait 35 communes des environs. Les protestants, sous les ordres de Dupuy-Montbrun s'en rendirent maîtres en 1573. Les catholiques, qui bloquaient le Fort, se flattaient de le réduire par la famine. Un mois s'était écoulé et il ne restait plus que trois boisseaux de blé et un porc. Après avoir livré le blé à cet animal, on le jeta, ainsi repu, dans le camp des assaillants, qui croyant les vivres abondants dans la Place, se retirèrent. Les protestants, contraints de l'abandonner peu d'années après, voulurent le reprendre en 1591. César Nostradamus rapporte que Gouvernet, après un blocus de onze mois, prit Mévouillon par famine et le ravagea. C'était, dit-il, un Fort inforçable. Les protestants en étaient encore maîtres en 1626 et LesdiGuieres, leur ancien chef, devenu maréchal de France et Connétable, voulut s'emparer de cette place. Il donna l'ordre d’assiéger Mévouillon. Montauban qui était à la tête des protestants dans cette partie du Dauphiné, y commandait. Le Fort capitula le 23 Septembre, après un siège de quarante six jours.
C'est alors le début de la fin : Mévouillon représente trop un symbole de puissance régionale pour ne pas être dans le collimateur de Richelieu dont l'obsession est l'affaiblissement de la noblesse provinciale ; aussi dès 1640 une première vague de démolition sur ordre touche la cité. En 1684 l'œuvre lancée sous Louis XIII est achevée par Louis XIV et l'ensemble du Fort est rasé, y compris l'Église que l'évêché venait de faire reconstruire. Il y avait pourtant encore, à l'époque de la Révolution, un gouverneur et un lieutenant du Roi, pour Mévouillon, mais ils n'y résidaient pratiquement jamais, l'habitat étant devenu impossible. Les nombreux sièges qu'elle avait soutenus contribuèrent à sa décadence. Sous LOUIS XIII il ne restait déjà plus de l'ancien Mévouillon que le Fort et comme aujourd'hui quelques villages et hameaux.
À voir
Les églises et chapelles.
Les vieux lavoirs.
Les champs de lavandes en fleur, la taille des bouquets et le ramassage de la fleur en juillet embaument toute la région.
Le fort de Mévouillon, rocher qui supportait la vieille ville et son fort.


La culture de la lavande est très présente à Mévouillon les paysages y sont magnifiques. L'élevage est également encore présente à petite échelle.La ferme expérimentale de l’Ardema (association de recherche et de développement en montagne sèche) se trouve à Mévouillon, et conduit des recherches sur les plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) pour, notamment, sélectionner des plants tolérants, élever des pieds mères sains et mettre au point des itinéraires techniques nouveaux. C'est également un «conservatoire des PPAM» à vocation pédagogique et touristique. Il permet de conserver le patrimoine génétique des plantations étudiées sur la ferme tout en s’ouvrant sur l’extérieur avec l’organisation de visites guidées.
Mévouillon et ses alentours sont un haut lieu pour la pratique du parapente (2 écoles sur la commune) et de l'escalade (Sites du fort de 5 à 8a et Pelleret 5b à 6b).





Données sur Mévouillon
- Gentilé: Mévouillonnais
- Population: 211 habitants
- Code postal: 26560
- Altitude min./max.: 780/1440 m.
- Superficie: 2909 ha
Adresse(s) utile(s):
Mairie: Hameau de Gresse,26560 Mévouillon ,Tel : 04 75 28 50 92. Horaires d'ouverture :Les mardi et vendredi de 14 à 18 heures Et le samedi de 9 à 11 heures