L’homme qui plantait des arbres

le vendredi 26 octobre 2012

Concerts & Spectacles vivants

« L’homme qui plantait des arbres » sur un texte de Jean GIONO

Adaptation scénique et audiovisuelle : aquarelles et ombres projetées par la Compagnie Mine d’Art Gens

précédée d’une interprétation au piano de la « Sonate pathétique » de Beethoven

Spectacle tous publics

Le texte de Giono

Le texte de Jean GIONO n’est pas étranger aux habitants de notre région, d’où il était originaire.

« L’homme qui plantait des arbres » est le récit d’une rencontre exceptionnelle qui nous invite à méditer sur la valeur des choses et le sens de la vie ; il est un puissant éloge de la nature, de sa générosité et de sa force, mais aussi un rappel salutaire de la protection que nous devons lui assurer.

Il est donc d’une étonnante actualité ; il figure d’ailleurs parmi les ouvrages de référence dont le Ministère de l’Education recommande l’étude dans les écoles et les collèges.

L'intrigue

Le narrateur, personnage anonyme, effectue une randonnée dans une contrée située entre les Alpes et la Provence, « délimitée au sud-est et au sud par le cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau ; au nord par le cours supérieur de la Drôme, depuis sa source jusqu'à Die ; à l'ouest par les plaines du Comtat Venaissin et les contreforts du Mont-Ventoux », région désertique où plus rien ne pousse excepté la lavande. Il campe alors auprès d'un « squelette de village abandonné », au milieu d'une « désolation » sans pareille, où pourtant la vie a jadis existé. Après une nuit de repos, il reprend son chemin mais manque bientôt d'eau. Il fait par chance la rencontre d'un berger silencieux nommé Elzéard Bouffier, qu'il prend, au début, pour « le tronc d'un arbre solitaire ». Celui-ci lui propose de passer la nuit chez lui, dans sa maison de pierres. Le narrateur est impressionné par la bonne tenue de la demeure et par la vie placide et sereine du berger qui vit seul en compagnie de son chien et de son troupeau de moutons.

Alors que la nuit s'avance, le narrateur observe le berger en train d'examiner, de classer, de nettoyer puis de sélectionner, « un tas de glands ». Il en choisit finalement cent, qu'il met de côté, puis va se coucher. Le lendemain, le narrateur, intrigué, demande au berger s'il lui est possible de demeurer chez lui une journée de plus. Le berger accepte puis prend la route avec son troupeau et son sac de glands. Le narrateur décide de suivre un chemin parallèle à celui du berger afin d'observer ce qu'il compte faire de ses glands. Ce dernier s'arrête enfin sur une petite clairière désertique et, à l'aide d'une « tringle de fer », fait un trou dans lequel il met un gland, puis rebouche le trou. Le narrateur comprend qu' Elzéard Bouffier plante des chênes et, ce jour-là, il en plante cent, « avec un soin extrême ». Engageant de nouveau la conversation, le narrateur apprend qu' Elzéard plante depuis trois ans des arbres : « Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille était sortis. Sur ces vingt mille, il pensait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu'il y a d'impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n'y avait rien auparavant ».

La passion de cet homme consiste donc à planter des arbres, dans une parfaite solitude[]. Le narrateur ne parvient cependant pas à lui donner un âge. Le berger entreprend de planter d'autres essences, parmi lesquelles des bouleaux, des hêtres et des frênes. Il entend métamorphoser la région en plantant des milliers d'hectares de surface sylvicole. Le lendemain, le narrateur quitte la compagnie du berger et l'année d'après il est engagé sur le front de la Première Guerre mondiale. Il oublie alors Elzéard Bouffier et son incroyable passion. Mais, lorsqu'il décide d'effectuer à nouveau une randonnée dans la région, le souvenir du berger silencieux lui revient.

Retrouvant le planteur, qui a changé de métier et qui est maintenant apiculteur (ses moutons étant en effet une trop grande menace pour ses plantations), celui-ci lui fait visiter sa nouvelle forêt dont les chênes datent de 1910. La création d'Elzéard fait alors « onze kilomètres de long et trois kilomètres dans sa plus grande largeur » et impressionne le narrateur qui a le sentiment d'avoir sous ses yeux une œuvre de création divine : « Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l'âme de cet homme – sans moyens techniques – on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d'autres domaines que la destruction ». Le milieu a littéralement changé et, même, la reproduction des arbres se fait dorénavant toute seule, le vent aidant à disperser les graines. La transformation de la contrée s'opère si lentement que personne ne s'en aperçoit.

Dès 1920, le narrateur rend régulièrement visite au berger solitaire, il constate ainsi la propagation des arbres, en dépit de quelques infortunes. Elzéard plante même d'autres essences, comme des érables. En 1933, le berger reçoit la visite d'un garde forestier, ce qui témoigne de l'importance de la forêt ainsi constituée au fil des années. Pour accélérer son projet, Elzéard Bouffier décide de fabriquer une maison afin de vivre au milieu des arbres. En 1935, le narrateur rend visite au berger en compagnie d'un ami garde forestier, à qui il dévoile le mystère de cette « forêt naturelle ». Ce dernier jure de conserver le secret et voit en Elzéard Bouffier un homme qui a trouvé par cette activité « un fameux moyen d'être heureux ».

L’adaptation scénique : aquarelles et ombres

L’adaptation scénique réalisée par la Compagnie Mine d’ArtGens sert ce texte de façon tout à fait originale et esthétique ; il en découle un beau spectacle faisant appel à plusieurs disciplines du spectacle vivant, destiné à tous publics. Au seuil des vacances de la Toussaint, ce programme offre une occasion exceptionnelle de sortie en famille.

A partir d’une cinquantaine de planches d’aquarelles, réalisées par un membre de la compagnie, une rétroprojection sur grand écran campe les décors du récit ; animés en temps réel, les personnages sont projetés en ombres sur l’écran, en alternance avec des jeux graphiques de sable sur verre, tandis qu’un récitant dit le texte (intégral) de Giono sur fond sonore.

A l’issue du spectacle, les 5 membres de la troupe de ce spectacle (3 comédiens dont le régisseur, un récitant et une pianiste) se tiendront à la disposition du public pour échanger avec les spectateurs, tant sur le ressenti de la pièce que sur l’identité et les finalités de leur Compagnie.

Un certain nombre des aquarelles qui ont servi à la réalisation du décor projeté feront l’objet d’une petite exposition commentée par leur auteur.

L’introduction musicale

Le spectacle, d’une durée totale d’environ 1h30, commence par la « Sonate pathétique » de Beethoven, interprétée au piano par un autre membre de la Compagnie ; cette introduction musicale permet au public de se mettre dans un état de réceptivité et contribue à l’ambiance recueillie et intimiste qui convient à cette adaptation du récit de Giono.

La Compagnie Mine d’ArtGens

A l’origine de cette compagnie, il y avait le projet d’une trentaine d’artistes-artisans-créateurs, amateurs et passionnés, d’ouvrir, dans une Vallée vosgienne, un lieu vivant, convivial, ouvert à tous, où la musique, les arts plastiques et les arts du spectacle côtoient  l'échange et la réflexion sur des questions contemporaines. L’Association HÊTRE était née.

Il y a plus de sept ans, ces bénévoles passionnés rachetaient un vaste bâtiment au cœur de la cité de Ste Marie aux Mines et le restructureront progressivement, de fond en comble, de leurs propres mains.

Ce lieu, qui s’appelle « La Mine d’ArtGens », compte 2 salles de spectacle, des espaces d’exposition et un restaurant. Il est à présent achevé et agréé et ouvrira ses portes dans les toutes prochaines semaines.

Le restaurant aura un statut d’entreprise d’insertion ; l’association a d’ailleurs largement anticipé cette dimension sociale, notamment dans le cadre d’une activité de « traiteur bio », gérée depuis plusieurs années avec cette spécificité statutaire.

Au-delà d’une simple fonction d’entrepreneur de spectacle, l’association monte elle-même de nombreux spectacles faisant appel aux talents, à la formation et au travail créatif de ses membres. Elle les présente chaque année à l’occasion d’un grand « gala », devenu un événement culturel majeur dans la région.

Pour diffuser et « vendre » ses créations, elle a créé la « Compagnie Mine d’ArtGens, de géométrie variable selon les spectacles ; chaque artiste de la compagnie reste néanmoins bénévole, les recettes ainsi recueillies servant exclusivement au financement de « La Mine d’ArtGens »

Tarif : 10 e scolaire : 5 €. infos :Comité des fêtes: 04 75 28 81 14

Infos

Montbrun les Bains - Salle polyvalente

Horaire(s): 20h30